Comme on est bien chez soi
Durant les conférences que nous donnons dans les écoles primaires, un peu partout au pays, cette question est souvent posée par les jeunes à l’esprit curieux : « Comment faites-vous quand votre maison a des marches? »
« On adore cette question, parce qu’elle prouve que les élèves pensent au lieu central de leur propre vie, soit leur maison, en fonction de notre message sur l’accessibilité. »
Nul besoin d’élaborer sur ce qui est évident – les maisons accessibles sont rares et difficiles à trouver – mais comme Hannah et moi venons d’acheter notre première maison ensemble, on voulait vous faire part de certaines observations (et de certaines astuces!) tirées de cette expérience.
L’un des aspects les plus frustrants pour moi était de ne pas pouvoir accompagner Hannah à la plupart des visites, les maisons étant inaccessibles. On s’est lancés dans le processus d’achat en sachant qu’on devrait sans doute apporter quelques ajustements à notre future maison, ce qui nous a permis de ne pas nous limiter aux maisons déjà parfaitement adaptées. Malheureusement, cela nous a aussi amenés à visiter une foule de maisons munies d’au moins trois marches à l’entrée.
On a su contourner le problème de différentes façons. Hannah assistait parfois à la visite seule (ou avec sa mère!) en s’assurant de prendre une foule de photos et de vidéos pour pouvoir me les montrer par la suite. Une autre option était de demander une visite « virtuelle » à notre agent immobilier. Grâce à la fonction d’appel vidéo de son téléphone, il pouvait nous guider à travers toutes les pièces pendant qu’on assistait à la visite depuis le confort de notre appartement. Avec la vidéo, et son avis sur les pour et les contre de chaque pièce, c’était tout comme effectuer une visite en personne.
Lorsque c’était possible, j’apportais ma rampe portable pour visiter moi-même le plus grand nombre de maisons possible. C’était bien sûr la méthode que je préférais, mais ces trois options nous ont permis de nous faire une bonne idée des choix qui s’offraient à nous.
Avec une maladie comme l’AS, les besoins en matière d’habitation varient évidemment d’une personne à l’autre. Cependant, voici certaines des questions qu’on a posées ou auxquelles on a réfléchi avant de choisir notre première maison.
- Y a-t-il beaucoup de travail à faire pour rendre accessible l’entrée de la maison?
- S’il y a un sous-sol, sa porte donne-t-elle sur l’extérieur, ou serait-il nécessaire de faire installer un ascenseur ou un monte-charge dans la maison?
- On s’est majoritairement arrêtés aux maisons à un seul étage. En effet, une maison à plusieurs étages serait probablement synonyme de gros travaux pour la rendre accessible.
- Les pièces et les ouvertures des portes sont-elles assez spacieuses et larges pour que je puisse manœuvrer facilement mon fauteuil roulant? Dans notre premier appartement, le couloir menant à notre chambre était si étroit que j’égratignais le cadre de porte chaque fois que j’entrais dans la pièce, en produisant un joli bruit strident. Désolé, les voisins!
- Pour l’instant, comme Hannah doit me prendre dans ses bras pour me placer sur la cuvette de toilette ou dans la douche, il nous faut porter une attention particulière à l’aménagement de la salle de bain.
- Un garage adjacent était une nécessité presque absolue pour nous, puisque nous vivons au Minnesota où il neige au moins 11 mois par année (du moins, c’est notre impression). Dans la maison qu’on a fini par acheter, je peux passer directement de l’intérieur de la maison au garage, puis entrer dans notre fourgonnette sans jamais me retrouver à l’extérieur. Ce n’est pas rien; cette caractéristique m’aide à préserver ma santé, puisque je n’ai plus à passer un certain temps dans le froid, la glace et la neige en attendant de pouvoir monter à bord du véhicule.
- Est-ce qu’il y a un foyer? Ici, rien à voir avec l’accessibilité. J’avais juste très envie d’un foyer.
« Acheter une maison est stressant pour tout le monde. Nous avons fait de notre mieux pour que cette expérience soit amusante et palpitante, malgré le stress! »